On a tout entendu à propos des tweets du Président des États-Unis ; qu’il en ferait une utilisation compulsive et émotionnelle, (Le Monde du 24 janvier 2017), que ses tweets seraient puérils (Marianne du 11 avril 2018) et surtout dangereux.

Le tweet de Donald Trump adressé comme une menace à peine voilée au dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un parle de lui-même : « le leader nord-coréen Kim Jong-Un vient d’affirmer que le bouton nucléaire est sur son bureau en permanence (…) informez-le que moi aussi j’ai un bouton nucléaire mais il est beaucoup plus gros et plus puissant que le sien, et il fonctionne ! ».
« Faut-il bannir Trump de Twitter » s’est demandé le journal Ouest France ? Réponse du Petit oiseau bleu qui compte 4,5 millions de visiteurs en France : « Bloquer un dirigeant (…) ou supprimer ses tweets controversés reviendrait à dissimuler des informations importantes auxquels les gens doivent avoir accès et (pour en) débattre », fait valoir Twitter, qui assure « travailler dur pour rester neutre ».
Deux jours après sa visite à Paris pour le 11-Novembre, le président des Etats-Unis Donald Trump s’est en ouvertement pris à Emmanuel Macron en tweetant pas moins de quatre messages moqueurs.
A la réponse faut-il tweeter comme Trump?, la réponse est non. Mais doit-on pour autant tourner le dos à ce réseau social des plus influents quand on est un élu. Certes non, même s’il est fortement conseillé de marcher sur des œufs ! Ainsi, Rayan Nezzar, l’un des nouveaux porte-parole de la République en marche a été rattrapé par son passé, ou plutôt son historique sur Tweeter où d’anciens tweets injurieux à l’encontre de responsables politiques ont été exhumés. Pour autant, on ne peut ignorer la place qu’a pris Tweeter dans la communication politique. Chers élus, ne croyez pas pour autant que Twitter est un outil où la quantité prime et où c’est celui qui a le plus grand nombre de followers ou de messages émis à son actif qui remporte la mise.
Mais « le risque ultime concerne les limites du langage performatif, explique Natalie Maroun Taraud dans le Magazine de la communication de crise et sensible (1). En effet, le verbe est une étape précédant l’action, l’annonçant et ne peut en aucun cas se substituer à son accomplissement. Qu’est ce qui compte en somme, dire ou faire ? »

(1) www.communication-sensible.com