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Nathalie Malet-Torres, maire de Saint-Etienne-de-Serre

Communément admise en milieu urbain, l’application des nouvelles technologies dans les zones rurales permet d’entrevoir de nouvelles perspectives pour le développement économique, mais également les services à la population. Un thème cher au cœur de Nathalie Malet-Torres qui sait que pour toucher au but, les collectivités doivent agir face au premier facteur de déficit des usages digitaux à la campagne, la fracture numérique.


Seuls 60% des Français résidant dans des communes rurales et 65% résidant dans des villes moyennes se disent compétents pour utiliser un ordinateur, contre 76% dans l’agglomération parisienne. Face aux inégalités territoriales, les nouvelles technologies peuvent-elles aider malgré tout à recréer du lien social ?

Nathalie Malet-Torres L’usage des nouveaux outils numériques peut en effet contribuer à recréer du lien, par exemple, pour les personnes âgées cherchant à rompre l’isolement, réel et ressenti. Sur ma commune, une après-midi d’initiation à l’usage de la tablette dans le quotidien a été orchestré lors d’un regroupement des anciens. Nous avions face à nous un public en attente qui souhaitait toucher l’outil du doigt, à l’instar de cette dame de 87 ans chez qui l’usage de la tablette contribue au prolongement de son maintien à domicile. Eloignée de sa famille, elle a, grâce à cet outil, construit son existence entre le facteur, l’infirmière et l’aide venant préparer ses repas et peut même contacter ses proches. Ainsi, le phénomène d’isolement, souvent facteur de dépression, est atténué.

Certains pourraient vous opposer néanmoins le fait que beaucoup de Français se trouvent encore en zone blanche privée de réseau de téléphonie et d’internet mobile et qu’il est peut-être prématuré de parler d’usages numériques…

Je vais vous surprendre ; la couverture pour le mobile dont dépendent les outils numériques est, sur notre territoire, plus performante que celle dédiée à la téléphonie fixe. A cause du mauvais entretien des réseaux de téléphonie fixe, une de mes administrées s’est retrouvée privée de téléalarme durant un mois et demi. Or, la télécommunication, c’est un droit. Et le sentiment d’abandon et d’insécurité, né d’une privation de réseau, une réalité. Autre exemple ; une exploitation agricole qui transforme de la farine de châtaigne sur ma commune a dû investir dans une communication satellite pour pallier à ces manques. D’où un surcoût à sa charge. Il est vraiment temps que nos infrastructures soient à la hauteur.
Nous y parviendrons si l’Etat déploie la technologie la plus adaptée par rapport à la géographie. Dans certains lieux, on peut envisager une communication par satellite et faire en sorte que les collectivités prennent en charge leur part. Les enjeux sont énormes. Sur notre territoire, le projet de déploiement de fibre pour permettre la couverture à 90% de la population en utilisant des poteaux déjà existants et ayant besoin d’être réhabilités est réalisable. Mais le temps de montage et de portage de ce dossier dont le projet remonte à six ans est long, trop long car cela met en péril le maintien ou l’installation d’activité sur notre territoire.

La technologie seule ne peut suffire à créer du lien social, à structurer une communauté ou à générer des activités. Il est nécessaire que les citoyens se l’approprient. De quelle façon peut-on les y aider ?

Grâce aux Maisons de services au public qui permettent de maintenir un accueil auprès de la population lorsque les structures ferment les unes après les autres. Non seulement ces maisons (nous en avons trois) rassurent, mais elles ont aussi une mission éducative car les agents ne sont pas là pour faire à la place de l’usager mais pour l’accompagner. Ces Maisons permettent de développer l’usage du numérique et la confiance dans cette pratique. Au niveau de la Communauté d’agglo de Privas, on a encore avancé d’un cran avec la MSAP itinérante qui évite à nos administrés de traverser le territoire de l’agglomération Privas Centre Ardèche (composé de 42 communes) pour obtenir un service. Nous avons mis en place des plages horaires identifiées, les agents sont formés par les partenaires de cette action, et, comme il ne s’agit pas de personnel communal ; la confidentialité est garantie pour les habitants. Cette relation individuelle de confiance est essentielle car parfois, la personne ne sait pas forcément écrire, lit avec difficulté. On risque d’augmenter la fracture numérique si on ne prend pas en compte, aussi, l’illettrisme. Il ne faut laisser personne en dehors de l’écrit. Sans cela, on ne peut former au bon usage du numérique. C’est-à-dire le développement de l’esprit critique et de l’éducation à l’image. Pour arriver à proposer à l’ensemble des habitants un accès à leurs droits, il est impératif que l’État respecte ses engagements et soutiennent financièrement les collectivités. (il semblerait que l’État se désengage, il vient de retirer la participation financière qui avait été convenue)

Renforcer le lien individuel de l’élu avec la population et les acteurs du territoire par des moyens numériques performants et novateurs vous paraît-il opportun et réalisable ?

Totalement, car sans le numérique on serait obligés de se déplacer systématiquement. Grâce à lui, on peut, grâce aux viso-conférences et aux outils collaboratifs, travailler simultanément sur les mêmes documents avec les collectivités et c’est un plus indéniable, il reste cependant à faire adopter ces usages par les agents et les responsables des collectivités, ce qui n’est pas encore totalement le cas. Il convient donc de développer ces usages auprès des collectivités. D’autre part, avec la population, la diffusion d’une diversité d’actualités locales, d’informations pratiques via le courriel et le site de la Communauté d’agglo participent à la création d’un sentiment d’appartenance.

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